L’éléphant sacré.

Une dame aisée du sud de la France, aimait voyager de par le monde et ramenait souvent de beaux objets des pays visités.
 
Elle les distribuait à ses enfants et petits-enfants ou encore à ses amis.
 
Chaque fois, son employée de maison les voyait et imaginait à quoi ils pouvaient servir, car elle n’avait jamais voyagé, sauf pour aller chez ses beaux-parents une fois à Bruxelles, dans le plat pays, ou son meilleur souvenir était d’avoir vu le Manneken Pis se faire habiller en musique par une confrérie.
 
Alors, elle se contentait de rêver.
 
Elle aimait, par-dessus tout, les images d’éléphants et parfois, sa patronne lui rapportait une carte postale, ou lui montrait des photos des safaris qu’elle faisait ou des retraites en Thaïlande.
 
Elle commençait a en avoir une petite collection.
 
Un jour, la dame rapporta un magnifique foulard en soie, depuis l’inde, qui représentait un éléphant sacré.
 
Il était si beau, la dame lui dit qu’il était réservé à une personne très importante. Elle lui demanda de le repasser délicatement.
Elle sortit la table et le fer à repasser, et commença à repasser doucement.
 
Une tristesse montait en elle et avec une frustration, une colère, une rage, une rancœur, tout un tas d’émotions qu’elle ne connaissait pas.
Et elle, si posée habituellement, se mit à vouloir détruire cette œuvre d’art.
 
Alors, elle monta la chaleur du fer à repasser, sur coton. Elle savait pertinemment qu’elle allait détruire ce qu’elle admirait tant.
“Sa patronne n’aura qu’à en racheter un autre lors d’un voyage, elle a les moyens et ne lui en voudra pas pour cet accident de repassage”, pensait-elle.
 
Juste avant de poser le fer sur le foulard en soie, elle entendit la dame lui parler : “j’ai oublié de vous préciser, cette personne importante, vous la connaissez bien”.
Elle releva le fer à repasser, et lui demanda qui c’était. La dame lui dit alors : “c’est vous”.
 
“Vous veillez sur la maison lorsque je ne suis pas là, vous accueillez les enfants et leur préparez des gâteaux, vous veillez sur les animaux, vous êtes une personne importante pour moi et pour la famille et ce cadeau est pour vous”.
 
Elle posa le fer sur son socle, la remercia et se mit à pleurer de joie et d’amertume, car a une seconde près, son cadeau aurait été détruit, par l’expression d’une simple frustration intérieure.
 
À partir de ce jour, chaque fois qu’elle avait une émotion forte, elle imaginait cet éléphant sacré l’apaiser.
 
Sa vie se transforma rapidement, parce qu’elle se sentait désormais importante.
 
La puissance de l’éléphant sacré était bien réelle et avait fait son œuvre.
 
Conte à méditer, de Joéliah.
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