Alexandre Jollien, philosophe de lumière

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Grand coup de coeur pour ce philosophe humaniste Suisse, écrivain et homme tellement pur, qui est né avec une infirmité motrice cérébrale et qui a découvert la sagesse de l’esprit, de sa véritable nature après de nombreuses années d’emprisonnement intérieur et extérieur dans une pension réservée aux ‘différents’.

C’est justement lorsqu’il s’est donné la permission et le droit d’être différent que sa vie a pris un tournant radical. De Platon il retient ce principe : vivre meilleur plutôt que de vivre mieux. Il pratique 1 h de méditation tous les matins depuis 4 ans, sans avoir loupé un seul jour. Son meilleur ami et frère de coeur et de réflexions est Bernard Campan du groupe ‘les inconnus’

Je l’ai découvert hier soir dans la bonne émission ‘la parenthèse inattendue’ animé par une autre grande âme : Frédéric Lopez, et en compagnie de Patrick Timsit qui a révélé son grand coeur et de la belle Véronique Genest, tout aussi généreuse et simple.
Il est souriant, réceptif, intuitif et réactif. Ses réflexions pointues et sages nous rendent humbles. Une sacrée leçon de bon sens et d’amour, même si la souffrance de son vécu est encore palpable et recouverte d’une couche de joie adoucissante.

Aléxandre Jollien dit de lui :

alexandre-jollienC’est à Sierre que je pousse mes premiers cris le 26 novembre de l’an de grâce 1975. De 3 à 20 ans, je vis dans une institution spécialisée pour personnes handicapées dans cette ville. A trop vouloir bouger dans le sein maternel, je m’enroule en effet par trois fois le cordon ombilical autour du cou ce qui provoque, au passage, quelques « dégâts ». S’en suit une infirmité motrice cérébrale.

A l’institut, je découvre la joie de vivre de solides amitiés avec mes camarades et malgré le contexte, un brin délicat, je constate que la vie gagne toujours du terrain. Tout y est motif d’étonnement et d’émerveillement. D’où peut-être très jeune, une vocation pour « les choses de l’esprit ».
Le weekend, je rentre à la maison pour savourer la tendresse de ma mère Louiselle, l’humour de mon papa Norbert et le soutien bienveillant de mon frère Franck.

Très tôt, la vie s’annonce sous le mode d’un parcours du combattant. C’est ainsi qu’à l’institut, je passe un à un les obstacles pour arriver à suivre une scolarité dite normale. Entre temps, j’apprends à l’âge de 8 ans à marcher. Mais la grande affaire est ailleurs.

En 1993, je m’inscris dans une école de commerce pour « assurer mes arrières » et apprendre un métier.

Par hasard, j’entre dans une librairie pour accompagner une fille et tombe sur un ouvrage sur Platon qui invite à vivre meilleur plutôt qu’à vivre mieux. La révélation est inouïe.
Je sors de la librairie, le livre sous le bras et bientôt un projet naît : étudier la philosophie.

Je rentre donc au Lycée au Collège de la Planta à Sion en 1997 qui m’ouvre les portes de l’Université de Fribourg où j’obtiens une licence en lettres au printemps 2004.
Mon mémoire porte sur la thérapie de l’âme dans la Consolation de la Philosophie de Boèce.
Juste avant, j’étudie le grec ancien au Trinity Collège de Dublin de 2001 à 2002.

Parti pour y parfaire mon anglais, j’y rencontre Corine, elle aussi valaisanne, avec qui j’ai la joie de me marier et d’avoir deux enfants, Victorine, née le 30 octobre 2004 et Augustin qui voit le jour le 31 mars 2006.

Aujourd’hui, j’essaie de vivre à fond les trois vocations que m’a données l’existence : père de famille, personne handicapée et écrivain.

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En 1999, il ose écrire (dicter) son premier livre “Eloge de la faiblesse” qui obtiendra le Prix Mottart et le prix Montyon de l’Académie Française, il sera traduit en plusieurs langues et mis en scène par Charles Tordjman en 2005.

Il écrira ensuite :

Le métier d’homme
La construction de soi
Le philosophe nu
La philosophie de la joie
Le Petit traité de l’abandon

Ses réflexions sont empreintes d’une grande sagesse tout en étant modernes. Il anime des conférences et fait des ateliers.

Découvrez son site ici : http://www.alexandre-jollien.ch

Et je vous invite à découvrir sa pharmacopée ou pensées philosophiques et spirituelles :

Pharmacopée n°41

J’ai rencontré un moine qui m’a dit : « Détournez-vous des railleries.
Ne prêtez pas l’oreille quand quelqu’un médit d’un autre. »

Alors j’ai pensé à la phrase de Pascal qui dit : « Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence.
L’union qui est entre les hommes n’est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; peu d’amitiés subsisterait si chacun savait ce que son ami a dit de lui lorsqu’il n’y était pas. »

Ce que je dis dans le dos de mes proches, serais-je capable de le leur communiquer face à face ? Voilà peut-être l’exercice spirituel, oser la sincérité, être totalement véridique pour aller vers l’autre sans filtre ni censure.

Et si en plus on pouvait y ajouter du tact, ce serait sans doute l’esquisse d’un art sublime de la rencontre. Aimer l’autre, c’est peut-être être vrai sans l’écraser…

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Bravo Monsieur le grand philosophe au visage si rayonnant qui transpire la beauté intérieure.
Joéliah